le 13
février 2007
Mme
Elizabeth Guigou
Cette lettre ouverte est
accessible sur le site de la Fondation du Verseau Sommaire
de la Lettre Euro 2007
Référence : Construction européenne
Pour info. M.
Philippe de Villiers
Madame la Ministre,
Si je m’adresse à vous en
priorité, en France, c’est parce que votre action s’y inscrit à mes yeux au
carrefour du passé et de l’avenir. Du passé, parce que sauf erreur ou omission,
votre positionnement relève globalement d’une sensibilité de gauche ; de
l’avenir, parce que votre comportement personnel me paraît tendre – autant que
je puisse en juger - à introduire dans le milieu politique français, une
attitude à la fois nouvelle et en rapport avec le besoin effectif des Français.
Autant que je puisse en juger,
dis-je, car les marges de manœuvre laissées à chacun sont étroites. Mais je
fais malgré tout le pari d’expliquer à chacun ce que j’ai cru comprendre, en
lien avec les intentions pédagogiques que j’ai déjà présentées à Docteur Moreau[1],
premier destinataire d’une série de lettre ouvertes[2]
destinées à produire la substance des explications nécessaires à la
compréhension et la mise en œuvre du changement dont nous avons besoin.
Et c’est le 28 janvier 2007, en
vous écoutant sur Arte[3],
que j’ai pu apprécier votre comportement en situation avec Monsieur de
Villiers, que je mets en copie du présent courrier, et j’ose espérer avoir eu
suffisamment d’intuition pour vous comprendre, et avoir suffisamment de
pédagogie pour rendre votre motivation intelligible à votre interlocuteur - que
je contacte par ailleurs, pour tirer des conclusions plus larges.
Il me paraît en effet de la plus
haute importance de commencer par poser un problème avant de prétendre
apporter des solutions, ce qui consisterait à formaliser, au-delà de ce qui
a été dit, la réflexion nécessaire au changement, et consiste déjà à souligner
le calme et la sérénité qui vous ont permis, ce jour-là, de porter
l’éclairage sur la zone la plus obscure du champ de cette réflexion, à savoir,
le nœud gordien des relations humaines que certains n’hésitent pas à trancher -
tragédie que la collusion tend à ériger en programme politique.
Au total, je dis que le milieu
intellectuel français souffre d’un manque d’intelligence[4]
chronique[5],
et je tenais à vous apporter publiquement un soutien motivé, tant par votre
invitation comportementale à dépasser les limites de ce système de pensées
immédiates dont nous devons sortir - et que de si nombreux Français, élus y
compris, entretiennent par leur hâte et leurs préjugés - que par votre volonté
affichée de consolider l’espace de paix européen
PR Crocy
Document modifié le jeudi 19 juin 2008 à 11:24 - retour á EN HAUT du document
[1] Voir lettre ouverte
Euro2007 n° 1
[2] Ces lettres ouvertes sont
disponibles sur le site www.euro2007.fr
[3] Emission
« Ripostes », spéciale de Villiers
[4] A cet égard, l’obsession
des Français pour leur « Q.I. » me paraît révélatrice d’une carence
que je place davantage sur le plan de la culture que sur le plan de cette
intelligence immédiate si facilement quantifiable.
[5] Ce déficit culturel est
chronique. Pour le moins, eu égard au système de formation français, il faut
parler, sans haine ni complaisance, de pathologie nationale. Et bien sût, il
faut apporter des solutions.