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Quatre
nouvelles régions
Conformément au
« principe de l'égalité de droits des peuples et de leur droit à
disposer d'eux-mêmes », droit inaliénable, (Article 1er de la
Charte des Nations Unies) |
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La salle Georgievsky du Kremlin
a accueilli la cérémonie de signature des accords sur l'intégration au sein
de la Russie de la République populaire de Donetsk, de la République
populaire de Lougansk, de la région de Zaporojié et
de la région de Kherson et sur la formation de nouveaux sujets fédéraux
russes. Intégralité du discours de Vladimir Poutine Chers
citoyens de Russie, citoyens des Républiques populaires de Donetsk et de
Lougansk, habitants des régions de Zaporojié et de
Kherson, députés de la Douma d'État et sénateurs de la Fédération de Russie !
Vous
savez que des référendums ont été organisés dans les Républiques populaires
de Donetsk et de Lougansk, ainsi que dans les régions de Zaporojié
et de Kherson. Le bilan est dressé, les résultats sont connus.
Aujourd'hui,
nous signons les accords d’intégration des Républiques populaires de Donetsk
et de Lougansk, de la région de Zaporojié et de la
région de Kherson à la Russie.
Je
suis persuadé que l'Assemblée fédérale soutiendra les lois constitutionnelles
portant sur l'admission et la formation de quatre nouvelles régions en
Russie, quatre nouveaux sujets fédéraux de la Fédération de Russie, parce
qu’il s’agit de la volonté exprimée par des millions de personnes.
Ceci
est, bien sûr, leur droit, leur droit inaliénable, qui est inscrit dans le
premier article de la Charte des Nations unies, qui parle directement du
principe d'égalité des droits et de l'autodétermination des peuples.
Un droit inaliénableJe
le répète : c'est un droit inaliénable du peuple, il repose sur l'unité
historique, au nom de laquelle nos ancêtres défendaient leur patrie et
remportaient des victoires pendant des siècles depuis les origines de
l'ancienne Russie.
Défendeurs héroïques du droit de vivreIci,
dans la Nouvelle-Russie, Roumiantsev, Souvorov et Ouchakov se sont battus, Catherine II et Potemkine ont
fondé de nouvelles villes. Ici, nos grands-pères et arrière-grands-pères ont
résisté jusqu’à la mort pendant la Grande Guerre patriotique. Nous nous
souviendrons toujours des héros du "printemps russe", de ceux qui
n'ont pas accepté le coup d'État néonazi en Ukraine en 2014, de tous ceux qui
sont morts pour le droit de parler leur langue maternelle, de préserver leur
culture, leurs traditions, leurs croyances, pour le droit de vivre. Ce sont
les combattants du Donbass, les martyrs du "Khatyn
d’Odessa", les victimes d'attentats terroristes inhumains organisés par
le régime de Kiev. Ce sont des volontaires et des miliciens, ce sont des
civils, des enfants, des femmes, des personnes âgées, des Russes, des
Ukrainiens, des personnes de diverses nationalités. C'est le véritable
dirigeant populaire de Donetsk Alexandr Zakharchenko, ce sont les commandants militaires Arsen Pavlov et Vladimir Joga,
Olga Kachoura et Alexeï Mozgovoï,
c'est le procureur de la République populaire de Lougansk, Sergueï Gorenko. C’est le parachutiste Nourmagomed
Gadjimagomedov et tous nos soldats et officiers qui
sont morts en héros au cours de l’opération militaire spéciale. Ce sont des
héros. Héros de la Grande Russie. Et je vous demande d'honorer leur mémoire
par une minute de silence. Merci.
Destin commun
Derrière
le choix de millions d'habitants dans les Républiques populaires de Donetsk
et de Lougansk, des régions de Zaporojié et de
Kherson, se trouvent notre destin commun et une histoire millénaire. Ce lien
spirituel a été transmis de père en fils. Malgré toutes les épreuves, ces
personnes ont porté à travers toutes ces années leur amour envers la Russie.
Et personne ne sera capable d'anéantir ce sentiment en nous. C'est pourquoi
les générations plus âgées et les plus jeunes, ceux qui sont nés après la
tragédie de l'effondrement de l'Union soviétique, ont voté pour notre unité,
pour notre avenir commun.
Patrie historiqueEn
1991, dans la forêt de Belovej, sans demander l’avis
des citoyens ordinaires, des représentants de l’élite du parti de l’époque
ont décidé de l’effondrement de l'URSS, et les gens se sont soudainement
retrouvés séparés de leur patrie.
Drame historique
Ce
fut un déchirement, un démembrement de notre communauté, qui a entraîné une
catastrophe nationale. Tout comme après la révolution, les frontières des
républiques fédérées ont été coupées à leur insu. Contrairement à la volonté
de la majorité du peuple lors du référendum de 1991, les derniers dirigeants
de l'Union soviétique ont mis en ruines notre grand pays, mettant le peuple
devant un fait accompli.
Il
est bien possible qu’ils ne se rendaient même pas compte de ce qu’ils
faisaient et de ses inévitables conséquences. Mais cela n'a plus
d'importance. L’Union soviétique n’existe plus, on ne peut pas revenir dans
le passé, et la Russie d'aujourd'hui n'en a plus besoin.
Détermination russe
Mais
il n'y a rien de plus fort que la détermination de millions de personnes qui,
par leur culture, leur foi, leurs traditions, leur langue, se considèrent
comme une partie intégrante de la Russie et dont les ancêtres ont pendant des
siècles vécu dans un seul État. Il n'y a rien de plus fort que la
détermination de ces gens à retourner dans leur patrie historique.
Répression de Kiev
Pendant
huit longues années, les habitants du Donbass ont été soumis au génocide, aux
bombardements et au blocus, alors qu’à Kherson et à Zaporojié,
on leur a inculqué criminellement la haine de la Russie, de tout ce qui est
russe.
Lors
de la tenue des référendums, le régime de Kiev a menacé de violences et de
mort les enseignants, les femmes qui travaillaient au sein des commissions
électorales, et a brandi la menace de répressions à l’égard des millions de
personnes venues exprimer leur volonté. Pourtant, les inébranlables habitants
du Donbass, de Zaporojié et de Kherson ont fait
leur choix.
Citoyens historiques
Je
veux que les autorités à Kiev et leurs parrains en Occident m’entendent et
que tout le monde le retienne : les habitants de Lougansk et de Donetsk, de
Kherson et de Zaporojié deviennent nos citoyens
pour toujours. Nous appelons le régime de Kiev à cesser immédiatement le feu
et à mettre un terme aux hostilités, la guerre qu'il a déclenchée en 2014,
ainsi qu’à s’asseoir à la table des négociations. Nous y sommes prêts, nous l’avons
dit à plusieurs reprises.
Mais
nous ne discuterons pas du choix fait par les habitants de Donetsk, Lougansk,
Zaporojié et Kherson, car la Russie ne le trahira
pas. Et les autorités actuelles à Kiev doivent respecter le libre arbitre du
peuple. C’est le seul chemin vers la paix.
Mission libératriceNous
protégerons notre terre avec toutes les forces et tous les moyens à notre
disposition et ferons tout pour assurer la sécurité de nos concitoyens. C'est
la grande mission libératrice de notre peuple. Nous allons évidemment
reconstruire les villes et villages détruits, les logements, les écoles, les
hôpitaux, les théâtres et les musées. Nous rebâtirons les entreprises
industrielles, les usines, les infrastructures, la sécurité sociale, le
système des retraites, de santé et d'éducation.
Nous
travaillerons bien sûr à l’amélioration du niveau de sécurité. Ensemble, nous
veillerons à ce que les habitants des nouvelles régions ressentent le soutien
de notre peuple, de tout le pays, de toutes les républiques, de tous les
territoires et régions de notre vaste patrie. Chers amis, chers collègues !
Aujourd'hui,
je voudrais m'adresser aux soldats et aux officiers qui participent à
l'opération militaire spéciale, aux militaires du Donbass et de la
Nouvelle-Russie, à ceux qui, après le décret de mobilisation partielle,
rejoignent les forces armées, accomplissant leur devoir patriotique, à ceux
qui se rendent d’eux-mêmes dans les commissariats en n’écoutant que leurs
cœurs.
Je
voudrais m’adresser à leurs parents, leurs épouses et leurs enfants, leur
dire pour quoi notre peuple se bat, quel ennemi nous affronte, pousse le
monde dans de nouvelles guerres et crises, tirant un profit sanglant de cette
tragédie.
Nos
compatriotes, nos frères et sœurs en Ukraine - une partie originelle de notre
nation unie - ont vu de leurs propres yeux ce que la classe dirigeante de
"l'Occident", prépare pour l'humanité entière. Ici, en fait,
celle-ci a tout simplement enlevé son masque et montré son vrai visage.
Résilience russe
Après
l'effondrement de l'Union soviétique, l'Occident a décidé que le monde, nous
tous, devions toujours subir ses diktats. À l'époque, en 1991, l’Occident ne
s’attendait pas à ce que la Russie se relève après de tels bouleversements,
mais qu’elle continue plutôt de s'effondrer.
Cela
a failli arriver - nous nous souvenons des années 1990, les terribles années
1990, les années de famine et de froid, sans espoir. Mais la Russie a
survécu, est renée, s’est renforcée et a repris la
place qui lui revient dans le monde. Cependant, l'Occident a cherché et
continue de chercher une nouvelle occasion de nous frapper, d'affaiblir et de
détruire la Russie.
Ce
qu'il a toujours rêvé de faire, c’est de fragmenter notre État, de retourner
nos peuples les uns contre les autres, de les condamner à la pauvreté et à
l'anéantissement. Il est agacé de voir qu'il existe un pays aussi puissant et
énorme dans le monde, avec son territoire, ses richesses naturelles, ses
ressources, avec un peuple qui ne peut pas et ne veut pas vivre selon les
ordres de quelqu'un d'autre.
Contre le diktat de l'Occident
L'Occident
est prêt à marcher sur tout afin de préserver ce système néocolonial qui lui
permet de parasiter, de piller globalement le monde grâce à la puissance du
dollar et du diktat technologique, de faire payer un véritable tribut à
l'humanité, d'extraire la principale source de prospérité imméritée, la rente
hégémonique. La préservation de cette rente est sa principale motivation,
authentique et absolument mercantile. C'est pourquoi une dé-souverainisation totale est dans son intérêt.
D'où
son agression contre les États indépendants, contre les valeurs et les
cultures traditionnelles. Ses tentatives de saper les processus
internationaux et d'intégration qui échappent à son contrôle, toute comme les
nouvelles monnaies mondiales et les centres de développement technologique.
Il est primordial pour lui [l’Occident, ndlr] que tous les pays abandonnent
leur souveraineté au profit des États-Unis.
Les
élites dirigeantes de certains États acceptent volontairement de le faire,
acceptent volontairement de devenir des vassaux ; d'autres sont soudoyés,
intimidés. Et s'ils échouent, ils détruisent des États entiers, laissant
derrière eux des catastrophes pour l'humanité, des désastres, des ruines, des
millions de vies humaines détruites et mutilées, des enclaves terroristes,
des zones de désastre social, des protectorats, des colonies et des
semi-colonies. Ils s'en fichent tant qu'ils en tirent des avantages.
Je
voudrais souligner une fois de plus que la cupidité et l'intention de
maintenir son pouvoir sans entrave sont la véritable raison de la guerre
hybride que l'"Occident collectif" mène contre la Russie.
Il
ne veut pas que nous soyons libres, il veut nous voir comme une colonie. Il
ne veut pas d'une coopération d’égal à égal, mais d'une appropriation. Il ne
veut pas nous voir comme une société libre, mais comme une foule d'esclaves
sans âme.
Pour
eux, notre pensée et notre philosophie sont une menace directe, et c’est
pourquoi ils s’en prennent à nos philosophes. Notre culture et notre art sont
pour eux un danger, et ils essaient de les interdire. Notre développement et
notre prospérité sont également une menace pour eux, car la concurrence
s'intensifie.
Ils
n'ont pas du tout besoin de la Russie, mais nous, nous avons besoin d’elle.
Je
voudrais vous rappeler que dans le passé les prétentions à la domination
mondiale se sont brisées plus d'une fois sur le courage et la résilience de
notre peuple. La Russie sera toujours la Russie. Nous continuerons à défendre
nos valeurs et notre patrie. L'Occident compte toujours sur son impunité, et
jusqu’à présent il parvenait toujours à rester en effet impuni.
Les
accords dans le domaine de la sécurité stratégique vont à la poubelle. Les
ententes conclues au plus haut niveau politique sont déclarées inexistantes.
Les promesses fermes de ne pas étendre l'Otan vers l'est se sont révélées
être des tromperies alors que nos anciens dirigeants y ont cru. Les traités
sur la défense antimissile et les missiles à portée intermédiaire et courte
ont été unilatéralement rompus sous des prétextes inventés.
Nous
entendons régulièrement que l'Occident défend un ordre fondé sur des règles.
Mais
d'où viennent-elles, ces règles ? Qui les a vues ? Qui les a conçues ?
Écoutez, c'est une absurdité, une tromperie pure : il s’agit de doubles,
voire triples standards ! Tout cela est pour les imbéciles. La Russie est une
grande puissance millénaire, un pays-civilisation, et elle ne va pas vivre
selon ces règles fausses et truquées.
"L'Occident"
a piétiné le principe de l'inviolabilité des frontières, et maintenant il
décide à sa guise qui a le droit à l'autodétermination et qui ne l'a pas, qui
n'en est pas digne. Et l’on ne sait pas pourquoi ils se le permettent, qui
leur a accordé un tel droit. Ils se le sont accordé eux-mêmes. C'est pourquoi
le choix des habitants de Crimée, de Sébastopol, de Donetsk, de Lougansk, de Zaporojié et de Kherson provoque chez eux une colère
sauvage.
Cet Occident n'a aucun droit moral d’évaluer
ce choix ni de prononcer un mot sur la liberté et la démocratie. En effet,
ils ne l'ont jamais eu. Les élites occidentales ne nient pas seulement la
souveraineté nationale et le droit international. Leur hégémonie a un
caractère prononcé de totalitarisme, de despotisme et d'apartheid.
Ils
divisent sans le cacher le monde en leurs vassaux, dont les soi-disant pays
civilisés, et en tous les autres, qui, selon le plan des racistes occidentaux,
doivent être inclus sur la liste des barbares et des sauvages. Les fausses
étiquettes - "pays voyou", "régime autoritaire" - sont en
place pour stigmatiser des peuples et des États entiers ; il n'y a là rien de
nouveau. Les élites occidentales restent colonialistes, et elles l’ont
toujours été.
Ils discriminent et divisent des peuples
entiers en premier et d’autres rangs.
Nous
n'avons jamais accepté et n'accepterons jamais un tel nationalisme politique
et un tel racisme. Et la russophobie, qui se répand maintenant dans le monde
entier, n’est-elle pas une forme de racisme ? Qu'est-ce que, sinon du
racisme, la conviction péremptoire de l'Occident que sa civilisation, sa
culture néolibérale, est le modèle incontestable pour le reste du monde ?
"Celui
qui n'est pas avec nous est contre nous". Cela semble même étrange. Les
élites occidentales délèguent même la pénitence de leurs propres crimes
historiques sur les autres, exigeant de leurs propres citoyens et des autres
peuples qu'ils assument la responsabilité de ce qu'ils n'ont pas fait, comme
par exemple, la période de la conquête coloniale.
Rappels historiques du millénaire écouléIl
faut rappeler à l'Occident qu'il a entamé sa politique coloniale dès le Moyen
Âge, suivie d’un commerce mondial d’esclaves, du génocide des tribus
indiennes en Amérique, du pillage de l'Inde, de l'Afrique, des guerres de
l'Angleterre et de la France contre la Chine en poussant cette dernière à
ouvrir ses ports au commerce de l'opium.
Cynisme insatiableCe
qu’il faisait, c’était de rendre des peuples entiers dépendants à la drogue,
d’exterminer délibérément des groupes ethniques pour récupérer les terres et
les ressources, chassant les gens comme du gibier. Cela va à l’encontre de la
nature même de l'Homme, de la vérité, de la liberté et de la justice.
Exception russeEt
nous, nous sommes fiers qu'au XXe siècle, ce soit notre pays qui ait dirigé
le mouvement anticolonial, qui ait fourni des possibilités de développement à
de nombreux peuples du monde. Tout cela pour réduire la pauvreté et les
inégalités, pour vaincre la faim et les maladies.
Je
tiens à souligner que l'une des raisons de la russophobie séculaire et de la
colère non dissimulée de ces élites occidentales à l'égard de la Russie est
précisément que nous ne nous sommes pas laissés dépouiller lors de la
conquête coloniale et que nous avons forcé les Européens à commercer pour un
bénéfice mutuel.
Fédération russe
Cet objectif a été atteint par la création
d'un État centralisé fort en Russie qui s'est développé et a été renforcé par
les grandes valeurs morales de l'orthodoxie, de l'islam, du judaïsme et du
bouddhisme, ainsi que par la culture russe et la langue russe, ouvertes à
tous.
Tentatives d’infiltration
C’est
bien connu que des projets d'intervention en Russie ont été élaborés à
plusieurs reprises, comme aux Temps des troubles au début du XVIIe siècle et
la période des bouleversements après 1917, mais ça a échoué. Après tout cela,
l'Occident a réussi à mettre la main sur les richesses de la Russie à la fin
du XXe siècle, lorsque l'État a été détruit.
Trahisons sournoises
Il
nous considérait comme des amis et des partenaires, mais en réalité, il nous
traitait comme une colonie. Des milliers de milliards de dollars ont été
siphonnés du pays sous diverses formes.
Renaissance partagée
Nous
nous souvenons tous de tout cela, nous n'avons rien oublié. Et ces jours-ci,
les gens de Donetsk et de Lougansk, de Kherson et de Zaporojié
ont pris la parole pour restaurer notre unité historique. Merci !
Hypocrisie du
monde unipolaire
Les
pays occidentaux affirment depuis des siècles qu'ils apportent la liberté et
la démocratie aux autres nations. C'est exactement le contraire : au lieu de
la démocratie, c'est la répression et l'exploitation ; au lieu de la liberté,
c'est l'asservissement et la violence. L'ordre mondial unipolaire dans son ensemble
est intrinsèquement anti-démocratique et non-libre, il est faux et hypocrite
de bout en bout.
Les
États-Unis sont le seul pays au monde à avoir utilisé deux fois des armes
nucléaires, en détruisant les villes japonaises d'Hiroshima et de Nagasaki.
En fait, ils ont créé un précédent. Je vous rappelle également que les
États-Unis et les Britanniques ont mis en ruines Dresde, Hambourg, Cologne et
de nombreuses autres villes allemandes pendant la Seconde Guerre mondiale
sans aucune nécessité militaire. Et cela a été fait de manière démonstrative,
sans, je le répète, nécessité militaire.
L'objectif
était unique : comme dans le cas des bombardements nucléaires au Japon,
intimider à la fois notre pays et le monde entier. Les États-Unis ont laissé
une marque indélébile sur les peuples coréen et vietnamien avec leurs
attaques barbares "en tapis de bombes", le napalm et les armes
chimiques. À ce jour, ils occupent de facto l'Allemagne, le Japon, la
République de Corée et d'autres pays, qu'ils appellent cyniquement des alliés
sur base égale. Écoutez, je me demande quel genre d'alliance c'est.
Le
monde entier sait que les dirigeants de ces pays sont espionnés et qu’ils
sont sur écoute non seulement dans leurs bureaux, mais aussi à leur domicile.
C'est une véritable honte. Honte à ceux qui le font, et à ceux qui, comme un
esclave, avalent en silence et sans se plaindre cette grossièreté. Ils
qualifient de "solidarité euro-atlantique" les ordres et les cris
grossiers et insultants adressés à leurs vassaux ; ils qualifient de noble,
la recherche médicale, le développement d'armes biologiques et les
expériences sur des êtres humains vivants, y compris en Ukraine.
Ce
sont leurs politiques destructrices, leurs guerres, leurs pillages qui ont
provoqué l'énorme poussée actuelle de flux migratoires. Des millions de
personnes subissent des privations, des brimades, et meurent par milliers en
essayant d'atteindre l'Europe. Du blé est exporté d'Ukraine. Où va-t-il, sous
prétexte d'"assurer la sécurité alimentaire des pays les plus pauvres du
monde"? Où va-t-il? Tout va aux pays européens. Seulement 5% sont allés
aux pays les plus pauvres du monde. Encore une fois, un autre canular et une
tromperie pure et simple.
L'élite
américaine, en effet, utilise la tragédie de ces personnes pour affaiblir ses
rivaux, pour détruire les États nationaux. Cela concerne également l'Europe,
cela concerne l'identité de la France, de l'Italie, de l'Espagne et d'autres
pays ayant des siècles d'histoire.
Sanctions et sabotageWashington
exige de nouvelles sanctions contre la Russie et la plupart des politiques
européens l’acceptent humblement. Ceux-ci comprennent bien que les
États-Unis, insistant sur le refus de l’UE de recevoir de l’énergie et
d'autres ressources russes, mènent en fait à la désindustrialisation de
l’Europe, avec pour but de s’emparer complètement du marché européen.
Trafics d’influence
Elles
comprennent tout, ces élites européennes, elles comprennent tout, mais elles
préfèrent servir les intérêts des autres. Ce n’est plus de la servilité mais
de la trahison de leurs peuples. Laissons-les, c’est leur affaire. Mais les
Anglo-Saxons ne sont plus satisfaits des sanctions, ils passent déjà aux
sabotages. C’est incroyable, mais c’est un fait, ils ont organisé les
explosions sur les gazoducs internationaux Nord Stream qui passent sur le
fond de la mer Baltique en détruisant des infrastructures paneuropéennes. Il
est pour tous évident à qui cela profite. Et celui à qui cela profite, l’a
fait, bien sûr.
Le
diktat américain se base sur la force brute, sur la loi du plus fort. Il est
parfois joliment emballé, parfois même sans, mais l'essence est la même, la
loi du plus fort. D'où le déploiement et le maintien de centaines de bases
militaires aux quatre coins du monde, l'expansion de l'Otan et les tentatives
de formation de nouvelles alliances militaires telles que l'AUKUS et autres.
Un travail visant à créer un lien politico-militaire entre Washington, Séoul
et Tokyo est également en cours. Tous les États qui possèdent ou aspirent à
posséder une véritable souveraineté stratégique et qui sont capables de
contester l'hégémonie occidentale, sont automatiquement considérés comme
ennemis.
Limite externeC'est
sur ces principes que sont construites les doctrines militaires des
États-Unis et de l'Otan, qui n'exigent rien de moins que la domination
totale. Les élites occidentales présentent leurs plans néocoloniaux d’une
manière hypocrite, mais avec la prétention d'être pacifiques, avec une sorte
d’intimidation, et ce mot sournois migre d'une stratégie à l'autre, mais, en
fait, il ne signifie qu'une seule chose : saper tout centre souverain de
développement.
Nous
avons déjà entendu parler de l’intimidation envers la Russie, la Chine, et l'Iran.
Je pense que d'autres pays d'Asie, d'Amérique latine, d'Afrique, du
Moyen-Orient, ainsi que les partenaires et alliés actuels des États-Unis,
sont les prochains sur la liste.
Nous
savons que lorsque quelque chose ne leur plaît pas, ils imposent également
des sanctions contre leurs alliés, une banque contre une autre, une compagnie
contre une autre ; une entreprise contre une. Cette pratique va se
généraliser. Ils ont tout le monde dans leur ligne de mire, y compris nos
voisins les plus proches, les pays de la CEI. Dans le même temps, l'Occident,
manifestement, prend ses désirs pour des réalités depuis longtemps. En
lançant la guerre éclair des sanctions, par exemple, contre la Russie, ils
ont pensé qu'ils pouvaient mettre à nouveau le monde entier à leur
disposition.
Limite interne
Il
s'avère toutefois qu'une perspective aussi rose n'enthousiasme pas tout le
monde, sauf les masochistes politiques complets et les admirateurs d'autres
formes non conventionnelles de relations internationales. La plupart des
États refusent de s'aligner, optant plutôt pour un mode de coopération
raisonnable avec la Russie.
Une
telle insubordination de leur part n'était clairement pas attendue par
l'Occident. Celui-ci est simplement habitué à agir selon un schéma, à faire
tout à l’esbroufe, par le chantage, la corruption et l'intimidation, et se
convainc que ces méthodes fonctionneront toujours, comme si elles étaient
figées dans le passé. Cette confiance en soi est le résultat direct non
seulement du fameux concept d’être exceptionnel, bien que cela soit tout
simplement surprenant, mais aussi du véritable déficit d'information à
l'Occident.
La
vérité a été noyée dans un océan de mythes, d'illusions et de fake news, à
l'aide d'une propagande prohibitive et agressive, en mentant impudemment
comme Goebbels. Plus le mensonge est gros, mieux il passe. C'est ainsi que
cela fonctionne, selon ce principe.
Midas condamnéMais
on ne peut pas nourrir les gens avec des billets en dollars et en euros. On ne
peut pas les nourrir avec de l’argent, et la capitalisation virtuelle et
gonflée des réseaux sociaux occidentaux ne peut pas chauffer une maison. Tout
cela est important, ce que je dis, mais ce que je viens de dire n'est pas
moins important : on ne peut nourrir personne avec des billets. Il faut de la
nourriture, et ces capitalisations gonflées ne peuvent chauffer personne non
plus ; il faut des sources d'énergie.
Crise alimentaire et énergétiqueC'est
pourquoi les hommes politiques européens doivent convaincre leurs concitoyens
de manger moins, de se laver moins souvent et de s'habiller plus chaudement à
la maison. Et ceux qui commencent à poser des questions logiques -
"pourquoi est-ce ainsi ?" - sont déclarés immédiatement ennemis,
extrémistes et radicaux. Les hommes politiques rejettent la responsabilité
sur la Russie, en disant : c'est la source de tous vos problèmes. Ils mentent
encore. Qu'est-ce que je veux mettre en avant? Tout porte à croire que les
élites occidentales ne cherchent pas de solutions constructives à la crise
alimentaire et énergétique mondiale. Celle-ci a surgi par leur faute,
précisément par leur faute, à cause de leur politique de longue date, bien
avant notre opération militaire spéciale en Ukraine, dans le Donbass. Ces
élites n'ont pas l'intention de résoudre les problèmes d'injustice,
d'inégalité. On craint qu'elles soient prêtes à utiliser d'autres recettes,
qui leur sont familières.
Chute de Charybde en ScyllaEt
il convient, ici, de rappeler que l'Occident est sorti des contradictions du
début du XXe siècle par la Première Guerre mondiale. Les récompenses de la
Seconde Guerre mondiale ont permis aux États-Unis de surmonter enfin les
effets de la Grande Dépression et de devenir la première économie mondiale,
imposant à la planète la puissance du dollar comme monnaie de réserve
mondiale. L'Occident a largement surmonté la crise des années 1980, mais elle
s'est aggravée dans les années 1980 par l’appropriation de l'héritage et des
ressources de l'Union soviétique, qui s'est finalement effondrée. C'est un
fait. Maintenant, pour sortir d’un autre enchevêtrement de contradictions,
ils ont besoin, par tous les moyens de briser la Russie et les autres États
qui choisissent la voie souveraine du développement, de piller encore plus
leurs richesses à leur détriment, pour boucher leurs propres trous. Si ce
n'est pas le cas, je n'exclus pas qu'ils tentent de provoquer l'effondrement
du système sur lequel tout peut être remis en cause, ou, Dieu nous en
préserve, qu'ils décident d'utiliser la formule bien connue de "la
guerre va tout effacer".
Modèle néocolonial et mouvement de libérationLa
Russie comprend sa responsabilité devant la communauté internationale et fera
tout pour ramener ces têtes brûlées à la raison. Il est clair que le modèle
néocolonial actuel est condamné à long terme. Mais là encore, ses vrais
maîtres s'y accrocheront jusqu'au bout. Ils n'ont tout simplement rien à
offrir au monde, si ce n'est le même système de pillages et de racket. En
substance, ils crachent sur le droit inné de milliards de personnes, de la
majeure partie de l'humanité, sur la liberté et sur la justice, à déterminer
leur propre avenir.
Tourbillon insondableIls
sont maintenant passés à un déni radical de la moralité, de la religion, de
la famille. Répondons à quelques questions très simples pour nous-mêmes. Je
voudrais maintenant revenir à ce que j'ai dit et m'adresser à tous les
citoyens russes, pas seulement aux collègues présents dans la salle, mais à
tous les citoyens russes : voulons-nous vraiment avoir un parent "numéro
un", un "numéro deux" ou un "numéro trois" à la
place d'un papa et d'une maman ? Ils sont devenus complètement fous là-bas ?
Voulons-nous que les enfants dans nos écoles, dès l'école primaire, soient
exposés à des perversions qui conduisent à la dégradation et à l'extinction ?
Voulons-nous qu'on leur apprenne qu'il existe d'autres genres que les hommes
et les femmes et qu'on leur propose une opération de changement de sexe ?
Est-ce cela que nous voulons pour notre pays et nos enfants ?
Tout
cela est inacceptable pour nous, nous avons notre propre avenir. Je le
répète, la dictature des élites occidentales est dirigée contre toutes les
sociétés, y compris les peuples des pays occidentaux eux-mêmes.
C'est
un défi pour tous. Ce déni total de l'Homme, le renversement de la foi et des
valeurs traditionnelles, la suppression de la liberté prennent les
caractéristiques d'une "religion inversée" - un satanisme pur et
simple. Dans le Sermon sur la Montagne, Jésus-Christ, dénonçant les faux
prophètes, dit : c'est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez. Et ces
fruits empoisonnés sont déjà évidents pour les gens, non seulement dans notre
pays, mais dans tous les pays, y compris pour de nombreuses personnes en
Occident même.
Renouveau aquarienLe
monde est entré dans une période de transformations révolutionnaires, elles
sont fondamentales. De nouveaux centres de développement se forment, ils
représentent la majorité - la majorité ! - de la communauté internationale.
Ce monde est prêt non seulement à exposer ses intérêts mais aussi à les
défendre, et il voit dans la multipolarité une occasion de renforcer sa
souveraineté, et donc de gagner une véritable liberté, une perspective
historique, son droit à un développement indépendant, créatif, distinctif, à
un processus harmonieux.
Dans
le monde entier, y compris en Europe et aux États-Unis, comme je l'ai déjà
dit, nous avons de nombreuses personnes qui partagent les mêmes idées, et
nous sentons, nous voyons leur soutien. Un mouvement de libération,
anticolonial, contre l'hégémonie unipolaire se développe déjà dans un grand
nombre de pays et de sociétés. Sa subjectivité ne fera qu'augmenter. C'est
cette force qui déterminera la future réalité géopolitique.
Chers
amis ! Aujourd'hui, nous nous battons pour une voie juste et libre, avant tout
pour nous-mêmes, pour la Russie, pour que la dictature, le despotisme restent
pour toujours dans le passé. Je suis convaincu que les pays et les peuples
comprennent qu'une politique fondée sur l'exceptionnalisme de quiconque, sur
la suppression des autres cultures et des autres peuples est intrinsèquement
criminelle, que nous devons tourner cette page honteuse.
L'effondrement
de l'hégémonie occidentale, qui a commencé, est irréversible. Et je le répète
: ce ne sera pas la même chose qu'avant. Le champ de bataille vers lequel le
destin et l'histoire nous ont appelés est le champ de bataille pour notre
peuple, pour la Grande Russie historique. Pour une Grande Russie historique,
pour les générations futures, pour nos enfants, petits-enfants et
arrière-petits-enfants. Nous devons les protéger de l'asservissement, des
expériences monstrueuses qui cherchent à paralyser leurs esprits et leurs
âmes.
Aujourd'hui,
nous nous battons pour que personne ne pense que la Russie, notre peuple,
notre langue, notre culture puissent être effacés de l'histoire. Aujourd'hui,
nous avons besoin d'une consolidation de toute la société, et seules la
souveraineté, la liberté, la création et la justice peuvent constituer la
base de cette unité. Nos valeurs sont l'humanité, la miséricorde et la
compassion.
Et
je voudrais conclure avec les mots du véritable patriote Ivan Aleksandrovitch
Ilyin : "Si je considère la Russie comme ma
patrie, cela signifie que j'aime, que je contemple et que je pense en russe,
que je chante et que je parle en russe ; que je crois aux pouvoirs spirituels
du peuple russe. Son esprit est mon esprit ; son destin est mon destin ; sa
souffrance est ma peine ; son épanouissement est ma joie".
Derrière
ces mots se cache un important choix spirituel qui, pendant plus de mille ans
d'existence de l'État russe, a été suivi par de nombreuses générations de nos
ancêtres. Aujourd'hui, les citoyens des Républiques populaires de Donetsk et
de Lougansk et les habitants des régions de Zaporojié
et de Kherson ont fait ce choix avec nous. Ils ont fait le choix d'être avec
leur peuple, d'être avec leur patrie dans son destin et de remporter des
victoires avec elle. La vérité est avec nous, la Russie est avec nous.
Intégralité du Discours de Vladimir Poutine au
Kremlin, le 30 septembre 2022
Source : Sputniknews.africa
(01.10.2022) – Entrée du site
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1er octobre 2022 à 19:56 – Mise à jour le 03/10/2022 15:40 |