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Picasso
statue
de femme à la poussette
Rythme de vie |
« L’art n’est pas fait
pour être accroché sur les murs » (Picasso) |
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Aux trois âges 1988 - 2005 - 2017 – |
Avant-propos Ce qui était
remarquable, chez Jacqueline Picasso, trop tôt disparue, était un élan
naturel que rien ne semblait pouvoir
arrêter. Cette force transparaît pleinement à propos d’une
sculpture que le maître gardait chez lui. Et que décrit la présente
nouvelle. Nouvelle (critique artistique) L’amitié sincère
née entre Jacqueline Picasso et Jacqueline Crocy,
ma mère, s’explique peut-être simplement par l’amour si fort que chacune
avait pour nos
semblables, en général, et pour les enfants, en particulier. Lorsque deux
personnes profondément aimantes se rencontrent, elles sont mutuellement
sensibles à cette qualité
et elles font comme si elles se connaissaient depuis toujours ! Les
personnes vulgaires font exactement le contraire : elles font
généralement comme si elles ne vous connaissaient pas. |
Tombé dans le Tao Avant ma naissance Né
en 1954 d’une mère mince et très
sportive – à côté de Darry Cowl sur la photo – au point que ses amis l’appelaient
« le sloogy », j’ai appris
la méditation avant ma naissance, livré à moi-même
pendant huit mois, par cette mère, qui ignorait tout de ma présence ! |
Adepte de la vie
saine, et petite fille d’un herboriste, qui sut lui transmettre
la passion des simples, à Fontoursine, elle
s’étonne, sans s’inquiéter d’avantage, que des tisanes ne réussissent pas à
lui faire retrouver ses règles. Tardivement, elle
finit par se résoudre à voir un médecin qui l’ausculte et lui déclare :
« - ne vous inquiétez pas, tout va bientôt rentrer dans l’ordre … »
Inquiet de sa réaction, qu’il surveille, il finit par lâcher :
« — vous êtes enceinte. » —
Vous êtes sûr Docteur ?? —
Aucun doute possible !!! —
C’est formidable lui dit ma mère, en lui sautant au cou ! Il fut rassuré. |
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En ce qui concerne
ma mère, il m’est facile d’attester de la grande qualité d’amour qu’elle m’a
prodigué : j’ai bénéficié de tout
l’amour qu’elle n’a pas pu recevoir dans son enfance - tôt soustraite à la
douceur de sa mère, morte d’une broncho-pneumonie, et à son cher papa, brûlé vif dans un camion de son entreprise. Maman a donc passé
sa jeunesse dans un couvent – dont elle n’a pu sortir qu’en 1943 - un an
avant sa majorité, avec l’aide de sa famille maternelle et des appuis que celle-ci
avait su trouver – où elle apprit la couture - ce qui nous ramène à sa rencontre
avec Jacqueline Picasso. En ce qui concerne
la femme de Picasso – dont la rencontre avec Picasso souligne sans doute une
aspiration commune vers l’art, l’amour, et la qualité, qu’on naturellement
les artistes et que tous devraient cultiver, et pour le moins apprécier –
l’immensité de son amour pour les enfants est toute contenue dans une
anecdote simple et forte. Lors de l’une des
visites que ma mère lui rendait régulièrement à Mougins, Jacqueline Picasso
lui permit de constater la force de cette aspiration avec tant de vie que ma
mère ne put s’empêcher de me raconter les faits que je ressens encore, trente
ans plus tard, comme si j’avais moi-même assisté à la scène imaginaire
évoquée par Jacqueline Picasso. Dans une sculpture
- maman et poussette à l’enfant - que Jacqueline affectionnait
particulièrement, et qu’elle avait tenu à montrer à ma mère, il y avait en
effet toute la puissance créatrice et toute la maîtrise de l’art qui
consistait, chez Picasso, on le sait, à dépouiller la réalité de ses
contraintes apparentes pour l’essentiel - tantôt l’âme ou le mouvement ou
l’amour – ou tout cela à la fois – ou parfois, comme dans Guernica, toute
cette absence. Ce que Jacqueline
aimait par-dessus tout dans cette statue, était ce côté indestructible d’une
mère protégeant son enfant, et que le Maître – Jacqueline ne parlait jamais
autrement du grand homme – avait figé pour l’éternité dans la matière :
« - Regardez ! » dit-elle à ma mère, lui désignant non
la statue mais la mère qu’elle figurait – et plus encore, la force dont
on a parlé, et que le Maître, donc, avait rendue visible : « - Elle pourrait traverser la
Concorde ! » |
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dimanche 22 décembre 2024 à 14:31 - retour á EN HAUT du
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